| | LE PIRE EST DERRIERE NOUS (léon) | |
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ARRIVÉE EN VILLE : 09/07/2017
DANS LA TÊTE : DES CARCASSES, DE LA CASSE ET JOCASTE
| Sujet: LE PIRE EST DERRIERE NOUS (léon) Mar 25 Juil - 18:13 | |
| soirée d’été les libellules dorment les lucioles s’allument blanc jaune orange ribambelle éclatée le bruit des couverts qui s’activent soupe colorée rôti fluo mets de toutes les couleurs léon lino la môme c’est eux trois c’est comme ça leurs voix lui parviennent des fois lointaines sa voix à lui d’homme trop sûr de lui sa voix elle enfant-crécelle c’est des murmures des échos un fond sonore perdu qu’il remarque pas ou à peine. il pense à plus beau plus beau que quelques mots il pense à sa belle de l’autre jour et des jours d’après ça l’fait sourire rien que d’y penser tout autour de lui a été comme modelé pour que lino pense à elle les fumets de la soupe brûlante arôme-fleur de son doux parfum le ciel qui saigne à travers le carreau sale (fin du jour nouveau départ) souvenir détaché de ce matin-là à la gare la mie moelleuse sous ses doigts comme il s’imagine sa peau pâle (sans l’avoir jamais touchée) et chaque éclat de soleil tout le long de la journée comme le reflet doré de sa longue crinière de fée. et toi lino t’en penses quoi ? yeux-furies qui se baissent sur la gamine un peu chiante rien du tout mange ta soupe elle va refroidir le ton est cassant (trop) le regard pas assez lisse peut-être aussi il sent celui de léon lourd sans vraiment l’être un peu paumé un peu pété comme toujours (ça va passer). |
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| Sujet: Re: LE PIRE EST DERRIERE NOUS (léon) Mar 25 Juil - 19:34 | |
| léon fait la cuisine, car ça l'aide à oublier. plein de choses. y a des choses qui lui font plaisir comme le sourire d'astrid quand elle voit la soupe arriver, lino dans un soupir qui prend sa cuillère et la plonge sur la surface (il a changé lino, qu'est-ce qu'il lui arrive ? il fleurit, sans doute, dieu, il n'a jamais été aussi beau qu'aujourd'hui, léon ne l'a jamais vu aussi radieux, mais quel froideur quand il revient sur terre !). quand l'oiseau vient de poser sur le rebord de la fenêtre entrouverte, quémandant un peu de pain, pour ses oisillons, et léon laisse sa fille jeter ces quelques grains qu'au bout de quelques jours il a finit par acheter. au bout d'un moment, ils viennent à parler des nains de jardins, de la couleur de l'avion miniature en bois qu'ils vont acheter pour elle, et aussi de celle du nouveau chemisier de madame mierinette, qui habite trois étages plus bas et qui vit une solide histoire d'amour avec monsieur mierinette grâce à la voisine qui lui a conseillé... ils ne se souviennent plus et ils rient, et astrid introduit lino dans leur conversation. léon aime ces soirs là. voilà. ce soir ressemble à d'autres mais ce soir, lino est là. et lino casse tout. il rembarre astrid. il jette des mauvais regards. il projette des mots méchants. des mots qu'il a emprunté ou au mieux, pas pensé. lino qu'est-ce qui t'arrive ? t'as pas à parler comme ça à astrid ! léon scrute. léon étonné, léon surpris par ce frère pourtant si doux auparavant. tiens ma chérie, prends un peu de lait, le bon lait d'atlas. il la sert, lino n'a toujours pas desséré les dents, les lèvres, les deux frères, chiens de faïence, s'observent. même astrid n'ose parler. c'est léon qui brise le silence. je ne te reconnais plus, lino ! avant, tu sourais toujours avec nous, tu t'amusais bien, tu étais heureux ! maintenant c'est comme si tu ne nous aimais plus, tu nous parles mal, tu ne veux plus nous... il pose la bouteille de lait. le bruit du verre sur le bois fait comme une sonnerie. d'accord, c'est l'heure. et d'un coup, léon se rend compte que bien des choses lui échappent. |
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| Sujet: Re: LE PIRE EST DERRIERE NOUS (léon) Mer 26 Juil - 18:01 | |
| d’abord il voudrait s’excuser pour sa langue aiguisée ses mots-coups de poings son œil froid tout ce qu’astrid ne méritait pas. et puis il se dit merde elle m’a quand même dérangé tant pis si elle avait l’air heureuse avant ça et tant pis pour léon aussi qui semblait moins gris leur bonheur n’est pas le sien et là en lui interdisant de penser ils le lui ont enlevé. lino boude enfant blessé fait la moue presque niais face à l’incompréhension de léon oh ça va je l’ai pas insultée et je ne vous aime pas moins je sais pas où tu vas chercher ça je pensais juste à quelque chose je rêvais (c’était agréable) dis astrid t’aimerais qu’on t’arrache à ton nuage quand t’es confortablement installée dessus ? (la petite fait non de la tête trop vite pour que ça paraisse naturel ou spontané peut-être par dépit pour pas contredire le casse-pieds) ben voilà (se tournant vers léon) et puis toi aussi t’as changé depuis que t’es revenu de là-bas et j’en fais pas tout un plat m o i. il mange le tact en même temps qu’une aile d’épervier se rend pas compte tout de suite du sel sur la plaie ne lève pas même les yeux pour dire pardon à son frère se contente de fulminer un peu le regard par terre et puis il dit d’une petite voix un peu douce et suppliante à la fois j’ai rencontré quelqu’un l’autre matin à la gare ça sonne comme une excuse comme une justification à tous les orages tout ce qu’il a pu dire ou pu faire de dommage(s). |
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| Sujet: Re: LE PIRE EST DERRIERE NOUS (léon) Ven 28 Juil - 10:01 | |
| léon ne comprend plus son frère, qui ne se rend pas compte qu'il est devenu autrement. agressif, démesuré. ailleurs il est toujours, son cœur s'est perdu quelque part où lui, léon, ne s'est jamais retrouvé. ou alors un petit peu. quand il avait douze ou seize ans. quand la vie il la croquait comme un gâteau de leur mère après une course poursuite dans les rochers, les genoux tout écorchés et les plaies bien ravivées. peut être que lino les aime toujours autant mais qu'il ne les aime plus comme avant. avant il arrivait, avec une histoire à coucher dehors (des fois ils s'endormaient entassés dans le jardin, entre les courgettes et les artichauts, qui eux, au moins, avaient du cœur). avant, ils se chatouillaient jusqu'à très tard le soir et ils pleuraient de rire. tous les trois. lino ne s'en rend pas compte. ça révolte léon. mais il se tait. il mange sa soupe rageusement. jusqu'à ce qu'il évoque là-bas. là-bas c'est deux choses. là bas c'est la guerre. c'est le front. c'est des heures à bord d'un avion qui crachote son pétrole comme s'il rejetait le combat. c'est aussi de longs moments à guetter la mitraille. à reconnaître un avion ami, un messeirschmit ou un avion ennemi, un biplan français qui se balade entre deux nuages. ceux là faut les abattre. des fois, quand tout est fini et qu'il n'y a plus d'espoir, on peut voir le visage du pilote qui appelle à l'aide, ou qui ressemble à celui d'un camarade et léon ne voulait pas regarder. sinon il y serait allé. il serait allé chercher tous les aviateurs tombés. mais ce qui lui a fait le plus mal, c'est de survoler un terrain, entre obus (de quel camp on s'en fiche, ils sont tous aussi meurtriers les un que les autres) et grenades, et de mitrailler des pauvres gars qui courent à leur perte. quand lino dit là-bas, léon revoit les corps qui tombaient sous ses balles, lancées à travers les hélices, et ensuite, il voit le sang. il ne sait pas ce que son frère a vu quant à lui pendant la guerre. il ne sait pas ce qu'il a fait, s'il a tué autant d'hommes ou plus que lui ne l'a fait. il ne veut pas savoir. sa plaie est béante et cautérisée par les cadavres-fantômes dont le sang à coulé symboliquement sur ses doigts qui voulaient créer et non détruire. là-bas c'est aussi il y a quelques mois, ça paraît quelques heures et pourtant c'est si loin déjà. là-bas sur la colline au beau milieu des fleurs. où elle est partie et a choisi son camp. il lui avait pourtant tout avoué. depuis leurs deux ans c'était dur comme fer. leur serment c'était le plus fort, de la matière la plus dure qui soit. diamant ou autre qu'importe. léonie était partie. ces deux là-bas, duquel parle lino ? il a bien frappé, en tous cas. léon est soufflé. il n'a même plus la force de dire quelque chose. l'été ne sera jamais aussi bien qu'il l'aurait voulu. et de sa voix d'excuse le frère achève le sien. après tout pourquoi pas ? lino n'avait jamais trop parlé de ses amours. peut être à maman. mais léon n'en avait jamais trop rien su. seulement, là, léon, ça le fend en deux. alors il veut prendre la main de celui qui l'avait jadis toujours compris. toujours soutenu. celui qui valait la peine d'être né dans la famille gripari. ne nous abandonne pas comme je l'ai fait. ne m'abandonne pas moi. je suis peut être qu'un salaud d'égoïste, mais je t'en prie, pour elle, ne me laisse pas. ne nous laisse pas. il dit ensuite, un peu machinalement, à astrid d'aller se coucher, qu'il est l'heure, et puis quand elle est montée, qu'il lui a déposé un baiser sur le front, il s'assoit près de son frère. elle est comme... comme... léonie ? belle ? intelligente ? fiancée ? assez stupide pour aller avec un autre ? léon se maudit de penser du mal de léonie. j'suis désolé. pour tout. mais quand tu rêves, t'es plus là. même au qg c'est plus pareil ! on avait des rêves, lino, et on les bousille pour des femmes. oublie là, si ça se trouve elle te fait marcher. comme léonie. si ça se trouve, elle est avec un autre comme léonie. jamais léon n'avait eu autant de haine pour lui même. |
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| Sujet: Re: LE PIRE EST DERRIERE NOUS (léon) Jeu 3 Aoû - 23:03 | |
| des flaques dans les yeux de léon un lac et puis toute une mer lino peut distinctement la voir s’il se concentre bien les vagues l’écume mais c’est bizarre elle est si noire teintée de sombres souvenirs et du sang d’innocents de gamins qui planent (quel déboire) et d’humains agonisant le bleu du regard de léon d’ordinaire si pur paraît sale à lino ou juste fatigué et quelque part des hélices et un cœur moteur pété qui lui font baisser les yeux et tout regretter. léon... la voix s’est faite douce aux intonations-caoutchouc il fait comme maman faisait faisait comme maman a fait y a bien longtemps mais léon, je pars pas je te jure, je pars pas (jamais je te laisserais avec tes peines et ton tracas) t’as pas besoin de me faire ces yeux-là reprends tes vagues tes quelques coquillages rends moi mon frère-soleil et son été sans nuages t’as pas besoin de te mettre dans cet état-là il rit et c’est si léger ça paraît déplacé pas permis. mais quand léon se met à parler d’elle et qu’il y mêle léonie (sorcière dégage de sa tête fiche la paix à mon frère sale bête) lino retrouve son regard-tempête et sa voix d’pirate fâché sois pas désolé si tu sais pas pour quoi sois pas désolé alors que tu l’es pas il va pas faire croire à lino qu’il regrette son amour pour léonie tout le temps passé avec elle et le silence et la pluie quand la bête s’est fait la belle elles sont pas toutes comme ça tu sais et moi j’suis pas comme toi (crevé) léon j’te demande pas grand-chose mais pour cette fois fais-moi confiance et accorde-moi une pause. il se lève refuse de croiser l’brouillard encore une fois empile les écuelles comme on empile des cartes sauf que là c’est pas un château juste de la faïence et des restes de tarte elle s’appelle jocaste et je crois que je l’aime ... si pour moi t’écoutes juste ton cœur il te dit quoi ? |
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